lundi 8 juillet 2013

7. Complétude

Mouais, déjà, rien que la lecture du titre devrait vous faire frissonner. Je vais essayer de faire court et abrégé, histoire de ne pas me (vous) noyer dans la gnangnanitude insupportable des meufs temporairement heureuses.
Donc, nous sommes partis jeudi soir. J'ai fait la connaissance de la circulation en soirée sur le périph', une grande histoire. Pour une meuf comme moi qui exècre la voiture et se déplace en vélo-pédalo-petons, c'était une grande première. Des voitures, des files immobiles, des bouchons, des gens qui conduisent mal et des deux roues qui me font ultra peur. Sérieux quand je suis sur mon vélo, je ne conduis pas comme ça, comment ils font pour rester en vie les gens ?
On part donc jeudi soir vers 18h, on arrive à Cnns vers 22h30, imagine comment j'ai kiffé. 4h30 de route. Surtout qu'il a une conduite certes sûre mais certes sportive. Genre sur les routes de campagne qu'il connait depuis qu'il est môme, il se lâchait. Moi aussi, mais pas de la bonne manière. Je me suis pourtant vite habituée. La confiance, sûrement. Si ça avait été mon père au volant, j'aurais hurlé à la mort. Sans blague.
J'ai fait la connaissance de sa mère, ses grands-parents, deux de ses oncles, maisons de campagne gigantesques, je comprends qu'il se sente étouffé-opprimé-compressé dans son 45m² parisien en coloc.
Je renoue avec la nature. La vraie. Celle qui se peint sur les toiles, avec des champs de blé et d'orge immenses, la forêt humide et le ciel où je peux voir les étoiles. La nuit, pas un bruit. On croise des tracteurs, des petits vieux du village, je suis en vacances, dans « son » village et je me sens bien.
Le vendredi, je visite Trs, j'aime beaucoup. On se balade, on boit du champagne tout le temps le soir autour d'un bbq, le samedi on aide un de ses vieux copains à déménager. 5 camions sont nécessaires (heureusement on en avait 2), à la fin, je me rends compte que j'ai des muscles dans les bras, et j'ai mal. Des bleus fleurissent un peu partout sur mes jambes, mais je m'en tire vivante. Le soir, bbq encore, je m'habitue grave à boire du champagne comme de l'eau, c'est mal. Le dimanche, on va sa balader vers le château de Maulnes, fermé le matin. J'ai des souvenirs qui me reviennent plein la gueule, dans la forêt, les sentiers humides, les ronces sauvages et les framboisiers. Je repense beaucoup à la belle époque, quand j'avais 10 ans et qu'on partait en vacances avec mes grands-parents à Pisançon. Même topo. Village minuscule (mais pas de champagne), vaches, tracteurs, balades en forêt. Je ne suis pas triste en pensant à mon grand-père, même si la nostalgie est bel et bien présente. Nous repartons sur Paris le soir, bonne route, un périph' presque fluide, on arrive vers 23h30, couchés, dodo.

Il est au travail en ce moment, je squatte son appartement. Ce matin je suis passée voir mes lapins et M. à Crbv. En arrivant, je vois qu'il a débuté les cartons, j'ai une sensation bizarre dans l'estomac. Mélange de culpabilité, d'appréhension pour lui, mais la culpabilité est gagnante. M. ne sait pas que je suis avec quelqu'un, et je n'aime pas mentir. Mais je n'arrive pas. Je n'arrive pas à lui dire, à lui qui a si peu confiance en lui, que je suis partie pour quelqu'un d'autre. Je l'ai vécu, c'est tellement, tellement douloureux. Ce n'est pas une excuse, mais ma mère me dit que je n'ai pas à me sentir coupable. Nous menons deux vies séparées désormais, je n'ai pas à tout lui dire. Je repars, espère qu'il pourra avoir l'appartement qu'il a repéré. La route, le transilien, les gens, mon sac de linge. Retour à l'appart' parisien. La mère au téléphone qui me demande s'il est sympa et surtout, de quel signe il est. J'arrive à Mrsll samedi, je lui réponds qu'elle verra bien s'il est sympa. Ma grand-mère me demande s'il est charmant, même réponse. Mon autre grand-mère me demande si je suis heureuse, et là je réponds oui.

Autrefois, quand nous étions ensemble à Mrsll il y a de ça 5 ans, j'avais peur. Peur d'être moi, peur d'être stupide, peur d'être laide, peur qu'il se rende compte de mes défauts, peur. Ce n'est plus le cas. Il remarque une cicatrice sur la fesse, un poil solitaire ultra laid sous mon menton, mes jambes ne sont pas bien épilées, et plein d'autres trucs pas super féminins du tout. Mais je n'ai plus peur de lui montrer. J'ai quand même vachement mûri. Et rien que pour ça je suis fière de moi.

J'ai déjà dit que nous parlions beaucoup. Nous continuons. Ca me rassure et m'apaise. Voilà. Je n'ai pas besoin de dire autre chose pour l'instant.

Je continue de fumer mais essaie de diminuer pour arrêter vite. J'avais repris sous l'effet du stress et quand on reprend, on redevient encore plus accro, mais je veux arrêter vite. J'avais pas trop mal réussi il y a trois ans, j'ai plutôt confiance.

J'ai acheté des bouquins sur Roosevelt. Pas passionnant, mais ça va, c'est moins pire que Wharton.

Je dois apprendre à gérer ma thune.
En juin je m'étais lâchée AVANT de me séparer de M. et de lui dire d'arrêter de payer le loyer. Du coup, les Doc à 180€, le collier Vivienne à 100€ et toutes les autres petites conneries achetées sans faire trop attention, elles me font un peu mal. Grand coup de pied dans mon compte ce mois-ci. Pour la première fois depuis longtemps, j'ai hâte que mon anniversaire arrive et renfloue les caisses. J'espère toucher la quinzaine d'heures supp' dûes en juillet, aussi.
Ca me permettra de reprendre un rythme financier normal. Il faudra que je revoie mon budget parce que payer 880€ seule, ça va me faire un choc, quand même (non parce que finalement, je ne pourrai jamais accepter que mes parents me filent 100e / mois pour m'aider). On verra bien ce que ça donne. Si c'est trop dur, je déménagerai l'année prochaine.

J'ai hâte de réaménager mon appartement.

J'ai hâte de descendre à Mrsll.

J'ai hâte d'être à demain. Et ça, c'est vachement bien.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire