mercredi 4 décembre 2013

39. Fluctuations

Hier, j'avais commencé à écrire un billet, genre dramatique pleurnichard.
Je parlais de démotivation, de moral en baisse, de presque crise de larmes, tout ça tout ça.
Je ne l'ai pas publié car je n'avais pas fini de l'écrire, et finalement ça tombe bien, car aujourd'hui, ça va mieux, genre beaucoup mieux.
Faut dire qu'hier, le stress, l'angoisse, la low self-estime, blablabla, tout ça avait engendré comme d'habitude une jolie crise d'aérophagie, et comme à chaque fois, voir mon ventre prendre environ 9cm d'un coup, ça aide pas trop trop à se sentir à l'aise.
Ce matin, la crise était passée, le ventre avait dégonflé, j'avais bien dormi et surtout, j'avais (encore) beaucoup parlé avec monsieur.

Elles sont difficiles, les conversations sérieuses, parce qu'il ne m'épargne pas. Il y va, direct, sans chercher à comprendre, et j'encaisse, tout en sachant que ce qu'il dit est vrai. Et heureusement qu'il est comme ça. Parce que même si putain, ça fait mal et ça fout les boules et on a la haine sur le moment, ça fait du bien d'entendre la vérité. Pas d'apitoiement de larmoiement de pitié mielleuse, non non. Juste, les faits, les constats, les solutions. Point barre.

J'angoisse comme toujours sur mon poids. Depuis fin juin j'ai pris 4 kilos. Les vêtements achetés cet été ne me vont plus et je recommence à détester balance et miroir.
Réponse : tu prends la pilule, tu as re-re-re-arrêté de fumer, tu t'es mise au sport (je tiens mon rythme de 50-60min tous les 2/3jours) et tes muscles inexistants se réveillent et pèsent lourd, tu t'es remis à petit-déjeuner normalement, dernièrement tu as fait une raclette entre collègues, je t'ai fait des madeleines-muffins-tiramisu-quiches, forcément ça va pas, mais ça va aller, on va arrêter de manger du gras, on va se remettre à manger normalement, tu vas continuer ton sport, et ça va venir. Donc arrête, continue, point barre.

Je me plains que demain ( = aujourd'hui) j'aurai une mauvaise note au concours blanc.
Réponse : c'est normal, tu fous rien depuis la rentrée.
Cette phrase déclenche une longue discussion sur le concours, mon travail, ma perte totale d'envie depuis les vacances et on remonte, on remonte loin. Mon travail me bouffe, les élèves partent en couille, les collègues aussi, et ça me mine, et ça me fait de demander si je veux vraiment faire ce boulot et donc, si c'est bien nécessaire de passer l'agreg'.
Réponse : tu dois te détacher, prends du recul, je rétorque que ce n'est pas facile, il insiste, et je sais qu'il a raison. Mais quand même. J'étais contente de mon travail pendant les vacances, je faisais des trad', j'insistais, je faisais des plannings, et depuis la rentrée, plus rien. Alors il me dit que ça l'inquiète, qu'il ne sait plus quoi faire, et je m'en veux mais je ne sais pas quoi faire, comment faire.
Réponse : Bouge-toi le cul (texto) (oui y'a mieux hein, comme encouragements ? ^^), bouge-toi le cul putain, tu peux le faire, tu aimes apprendre, tu aimes étudier, rappelle-toi au début de l'année l'enthousiasme ressenti devant les profs super cools, rappelle-toi, bouge-toi, ne te laisse pas embourber dans le merdier, moi je te laisserai pas t'enfoncer dans l'apitoiement. Tu ne faisais jamais de sport et tu as réussi à t'y mettre, tu tiens ton planning de séance de 50-60 minutes, tu as de la volonté, tu peux faire quand tu le décides vraiment, bouge-toi. Et si tu n'arrives pas à te détacher de ton travail, va voir un psy.
Phrases un peu rudes, mais qui m'aident à y voir clair et beaucoup, beaucoup plus utiles que des "t'en fais pas, ça va passer, repose-toi, ménage-toi, c'est pas grave".

Ce matin, j'avais donc mon concours blanc de trad'. 5h pour un thème, une version et deux segments de choix de traductologie. J'ai moyennement fini mais j'ai tout traité. A la relecture, j'avais l'impression que mes trad' avaient été écrites par un de mes élèves de troisième et, de rage et de dépit, je suis sortie de la salle les larmes aux yeux, sans attendre d'en parler avec d'autres, surtout pas. J'ai marché, de l'université au métro, pendant 40 minutes, d'un pas rapide, pour me calmer, pour réfléchir, et elle est revenue, cette envie de combattre ce sentiment de médiocrité qui s'empare de moi. C'est bon signe, d'être en colère quand on foire, ça prouve que malgré ma démotivation, il reste un soupçon de fierté, d'envie de faire mieux, d'envie de faire, tout simplement.
Je reçois un mail qui me confirme qu'un congé de formation n'empêche pas d'accumuler l'ancienneté en ZEP. Alors je prends ma décision, je ferai ma demande.
85% du salaire brut, moins les cotisations et prélèvements obligatoires, j'ai calculé, putain, ça fera pas beaucoup, mais ça vaut le coup. J'espère seulement qu'il sera accepté.

Il reste un petit mois et demie avant les écrits.
Je ne rattraperai jamais le retard accumulé pendant ces 4 semaines de déprime inutile.
Mais, moi qui ne fais jamais de promesses, je me promets, ce soir, de faire de mon mieux pour ne rien regretter le jour J.

Et je me rends compte de l'importance de parler à quelqu'un d'honnête, de l'importance d'accepter la vérité, aussi dure soit-elle. Parce que se voiler la face ne sert qu'à nous empêcher d'avancer, nous embourber, et plus on se ment, plus il est difficile de refaire surface.

Edit: rien à voir mais je trouve > ce site < fun. Pour m'aider à me souvenir de mes objectifs :)

2 commentaires:

  1. ouah ! dur quand même ! (et dire que je me trouve trop cash des fois !)
    mais si ça t'aide : tant mieux !

    RépondreSupprimer
  2. Ouaip, dur mais nécessaire (... ok, j'avoue que sur le moment, la seule chose que tu penses, c'est "va chier connard t'es méchant avec moi et en plus tu peux pas comprendre" ! :D ) et du coup j'ai bien repris le taff cette semaine, me iz happy :)

    RépondreSupprimer