dimanche 29 septembre 2013

[E] Thème

Y'a deux semaines, je me suis inscrite pour rendre un thème à la prof de thème. Elle se base sur les rapports, donc le thème à traduire est un "vrai" texte, tombé au concours en 2011. Le rapport est là et pour ceux qui ont la flemme de chercher le texte dans le pdf voici le texte à traduire :

La gloriette se dresse au milieu du jardin, bâtie en bois ouvragé comme un moucharabieh. Un 
entrelacs de lierre et de chèvrefeuille forme une coupole où le vert se décline sur divers tons, du foncé 
presque noir au tendre de l'amande, de la pistache, et selon l'heure et la saison, ce vert vire au 
bronze, au bleuâtre, au doré, à l'absinthe.
En cette fin d'après-midi d'été, son ombre embaume de senteurs, frissonne et bruit de vent 
léger, de bourdonnements d'abeilles. Elle a la rondeur, la plénitude d'un sein. Dans ce globe de 
tiédeur, de verdoiement, d'odeurs miellées, Charlam sirote un verre de thé froid. Du thé bien noir, 
agrémenté de quelques gouttes de citron qui lui donnent des lueurs grenat. Il fait fondre du sucre, 
morceau après morceau, dans une petite cuiller qu'il pose au ras du breuvage. Quand le carré de 
sucre blanc est transformé en un ovale bombé et ocre, il porte la cuiller à ses lèvres et en aspire 
lentement le contenu. "En combien de grains peut bien se décomposer ce morceau de sucre? se 
demande-t-il en savourant sa becquée. Y'en a-t-il autant que j'ai vécu de jours? Moins, plus?"
Il ferme les paupières et somnole un moment. Sa mémoire fond à l'instar du sucre humecté de 
thé, et pareillement se désagrège en menus grains – des lambeaux d'images, de sensations, de 
souvenirs. Tous ces résidus sont anciens, le présent le visite peu en rêve, en revanche il l'occupe à 
plein temps lorsqu'il est en éveil. Car il n'a rien perdu de sa superbe, au contraire. Plus il vieillit, plus il 
s'épanouit. 
Sylvie Germain, L'Inaperçu, 2008
Ed. Albin Michel

Voilà. Les segments soulignés sont à analyser.
J'ai passé dix jours dessus, à me morfondre et pleurer. Si un tel texte sort au concours, je me tue. Impossible d'envisager comment j'aurais traduit ça sans dictionnaire, sans prendre de pause, sans y revenir 3 jours plus tard. Après avoir envoyé mon travail, j'ai pas résisté, j'ai lu la "correction", et évidemment ma version n'a rien à voir. Je vous dirai (peut-être) ma note mercredi.
C'est bien parce que je prends vraiment conscience de la difficulté de l'épreuve et comprends mieux les énormes gifles prises dans la gueule, lors de l'épreuve de thème-version.
Mais ça fait peur. A l'interne en plus, juste deux épreuves, trad et dissert', donc ultra casse gueule. Pas d'épreuve de linguistique ou de commentaire "bateau" pour grapiller des points. Plus je bosse parfois, plus j'ai envie de pleurer. Mais bon.

Je fais une pause trad', et m'en vais faire de linguistique. Ou de la phono.

Il faudrait que je me force à regarder le film de THOM et les adaptations BBC de Shakespeare pour MFM. Dur aussi.

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